vendredi 2 mars 2012

Du sommeil

Comment t'en vouloir, après tout, tu dormais. Après tout tu dormais, près de nous, du sommeil juste. Après tout tu dormais même râlant. Que tes lèvres décochent cette tétine obstinément, qu'en puis-tu ? C'est ta voix qui la réclame, ton esprit dort, enfoui dans ce berceau. Et chaque heure volontaire cette voix réclame, ces lèvres se jouent de moi. Et chaque heure de mon berceau je me décoche au tien relier ces rebellions à ce caoutchouc qui remporte bien plus de réconfort que mon corps.
Comprendre la relativité du temps. Longue nuit nerveuse, repos sporadique, voire spolié, pourtant en corps encore si courte.
Comment t'en vouloir, après tout tu dormais, dans ce décor calibré, cette chambre chaude et abritée de l'inquiet du dehors. Et après, tu souriais quand enfin au jour les yeux de la maison se sont éclairés. Malgré tout, j'en voudrai, sûr, encore un peu, du sommeil.

7 commentaires:

  1. inquiétude, dépendance,
    sommeil refuge en rêves clos
    en rêves en fuite douce
    quiétude fatiguée
    mais gagnée
    Christine

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  2. on s'en veut toujours de ce qui a été,
    de ce qui aurait pu être,
    de la fatigue accumulée,
    du rêve inaccessible clos derrière les paupières
    que garder en souvenir
    doit-on se souvenir
    Christine

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  3. se souvenir des nuits jeunes, et moins
    de la racine au pied de l'arbre
    de la fierté juvénile d'atteindre la première branche
    de l'atteinte adolescente et inconsciente de la cime
    de l'élagage contraint et conscient
    du choix des coupes et des bifurcations à prendre
    se souvenir de la terre retournée
    de la première pousse donnée
    des couleurs du temps et de la nuit, choisis
    des ombres poursuivants, des phares suivis
    de l'erreur du loup, de sa préservation
    du chant des marées et la fausse inertie des falaises
    des empreintes dans le sable
    de ces pieds d'oyats, et d'orties
    de ces sens cachés entre chaque paradigme
    qui constituent ce pauvre dire...
    et se dire, ouais, ça valait le coup...

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    1. et reprendre
      labeur
      écorce
      eau
      sève
      sable
      sel
      encore
      mordre

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    2. odeurs,
      de toutes ces odeurs, oui
      se souvenir
      en couleurs, en musiques, en goûts,
      ne pas oublier
      à la peau sensations tatouées
      ne pas s'oublier
      Christine

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  4. et voir avant
    et voir d'avant
    d'aventure

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