samedi 13 octobre 2012

Allongement domestique

  
  
          C'est bien gentil, de se saupoudrer d'une pincée de sel, sur la plaie, juste pour se délecter de la douleur d'être en vie, de se cuisiner un petit plat de maudit. C'est se contenter de se regarder suppurer en bonne conscience. Il en faut une bonne poignée, pour assécher. Puis, puis pour la trace, la mémoire, il faut une meilleure brûlure, un feu vif. Dessus, il faut ramener la flamme, il faut éprouver le vrai spasme, pour en finir, cautériser. Que ça guérisse au moins en surface, sans gangrène, sans s'amputer du courage de la suite. Il faut la dépasser, la contemplation, il faut la regarder bien en face, dans toute sa rougeur, pour y accoler la réalité de la sensation et la dépasser. Y mettre les crocs, fouiller un peu. Sinon, ce n'est que s'en laisser dépasser, une complaisance purulente, indigne.
          C'est bien gentil de se remuer des couteaux dans les plaies, c'est autre chose que de se les foutre chauffés à blanc...
  
 Oui, les crocs, ça brille. Mais pas seulement. Ça claque, aussi.

2 commentaires:

  1. J'ai quelques bonnes pierres à affuter héritées de mon grand-père, des "comme on faisait avant" , des tenaces, des qui demandent de l'huile de coude et de se remonter les manches.

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  2. Celles que j'ai s'émiettent si vite... Mais permettent tout de même le tranchant.

    Un os à ronger ?

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