vendredi 10 février 2012

Celle qui reflète


    Empreinte les reflets des demeures adorées. Elle brille sans concéder à la lumière, effarant parfois les fenêtres. Elle porte sur elle les heures du jour et les humeurs d'amour. Sans emphase, sa féminité voile, maternelle, son berceau, soutenu par deux colonnes faussement enfantines que drapent des tissus taillés dans des nappes de repas du dimanche.
    Elle est l'empreinte du palpable du songe vécu. Elle reflète les facettes du miroir de mes personnes. Sans son teint pour m'y mirer, sans son teint où se heurtent et prennent consistance les parts de l'existence, l'écho de mon vide se renvoie de parois en parois. Pas plus de bon que de mauvais, elle permet à chacun des moi d'être, les tendant à devenir.
    Elle est la sortie des écumes, des brumes, et l'entrée des bois et le faîte du labeur des parfums. Devenir son miroir tour à tour, nous nous reconnaissons, sombres et scintillements, maturation et déliquescence. Celle qui reflète est l'essence de l'aube et de son cheminement.

2 commentaires:

  1. Ce texte est des plus particuliers. On en découvre une nouvelle splendeur subtile à chaque lecture et j'ai l'impression que jamais je ne finirai de le relire.

    C'est bien dommage que je ne vous ai pas lu plus tôt; Je vous aurais bien cité aujourd'hui. "Devenir son miroir tour à tour, nous nous reconnaissons, sombres et scintillements, maturation et déliquescence." C'est exactement ce que j'ai voulu dire, simplement je n'ai pas su le dire par moi-même.

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  2. Et bien merci, j'en suis touché.
    C'est toujours surprenant de trouver ailleurs les mots que l'on a soi-même envie de formuler, on en retire à la fois frustration de n'avoir su le faire, et plaisir plus grand que quelqu'un semble l'avoir réussi.
    Bonne lecture encore

    Ps : en cas de citation, l'auteur aussi svp ;-)

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