mardi 16 avril 2013

Des gueules d'orage



 
Quand j'ai la gueule d'un orage de printemps comme ça j'aurai envie d'écrire comme ça des textes qui foutraient des baffes et je sais je sais bien je fais comme je peux comme il pleut pour être indépendant et je sais je sais bien que je compte sur moi c'est déjà trop et si je porte bas mon ventre c'est pour crever plus tôt j'emporte les yeux bien haut c'est ce qui compte c'est quand je souffle et quand je crève que les rayons me bercent il n'y a pas là de colère c'est la dépression vitale de saison et sens bien dehors on ne sent plus le froid on sent enfin la terre je te dis on ressent enfin la terre et qui respire et qu'on respire ils sont plusieurs et plus à ne pas voir au printemps les orages ne grondent pas ils écument des bris de glace et des vies d'hélas ce n'est pas pour autant qu'il n'y a pas de cri qu'il n'y a rien qui sourde qu'il n'y a rien à ourdir celui qui donne au fond la main à la mélancolie il n'empêche qu'il voit les rayons par dessus si ce n'est il sait qu'ils sont celui-là comme un autre celui-là plus qu'un autre sait bien mieux si ce n'est battre prendre la mesure reste qu'il en est qu'il y en a qu'il en est des distances plus longues dans les cieux bas et lourds et qui donnent comptant c'est pour cela et je sais ou je crois et c'est tant mieux car au moins je crois cet orage effacera bien plus de moi bien peu de moi et les baffes avec que l'on se donne c'est la vie qui circule et tant qu'on dépend au moins du temps c'est déjà pas mal c'est déjà mieux que de compter sur d'autres qui n'ont plus de doigts au vent qui se lève et des mots creux aux lèvres car si je sais je crève c'est pour mieux vivre mon enfant on se photosynthèse on sensifie on se synthétise c'est toujours plus réel qu'en synthétique alors c'est sciemment c'est sûr le meilleur bord où être c'est celui duquel on peut tomber un orage de printemps c'est tout sauf triste c'est même un peu tout la capacité de changer les états de lever des doigts au vent et des mots aux creux des lèvres c'est pour cela que j'aime comme ça la gueule d'un orage de printemps
 

 

4 commentaires:

  1. c’est la saison qui veut ça/ça pousse et ça gonfle en dedans
    Souffle lent du printemps/temps d’envols lents et d’oublis
    un clapotis en nous descend/sang suspendu au poumon de l’éveil
    en métamorphoses et désir d’orages/rage lendemain de pluie

    chaque jour un peu plus
    couleur arc-en-ciel
    y faire son nid

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. avancer vers soi,
      plus que vers
      l'arc-en-ciel
      les trésors
      ne sont pas que
      dans les chaudrons

      Supprimer
  2. En un mot comme encens

    j'aime vos "mots de bas ventre aux creux des lèvres"
    et
    j'aime l'en"sang suspendu au poumon de l'éveil" de C.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Suis d'accord, c'est une très belle réponse de Christine !

      Supprimer