dimanche 3 juin 2012

Des causeries et des foins



Si je garde un lopin à la mode des anciens, ce n'est pas pour vanter les mérites des labeurs d'avant. Ce n'est pas pour glaner l'admiration d'un travail d'antan. Si tout s'y coupe à force de bras, de poignet, c'est que l'on y joue en règle la foire d'empoigne entre sève et sang, fibre et chair. Si aucun moteur ne passe ce côté de la barrière, que l'essence de la sueur, c'est pour faire remonter l'odeur. L'odeur d'une mythologie propre. Celle qui va se chercher dans cette vieille armoire vermoulue au fond du grenier mémoriel. Celle qui ressurgit comme un doux reflux fruité : cette effluve de foin ressuscitée du temps insoucié.
C'est raviver en plein air le constituant d'un kitsch, d'une souvenance qui ne peut se contenir ni se contenter dans une fiole manufacturée.


  

3 commentaires:

  1. l'odeur de la gemme
    souvenance d’odeurs d’août
    sous les grands pins surchauffés
    la sève en suait, saturait la gorge
    la pigne craquait, s’ouvrait
    sur l’aire d’égrenage
    la semence en récolte
    au tamis passée

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  2. Moi aussi j'ai aimé retourner quelques années en arrière :), tellement agréable ce travail à deux dehors sans bruit, on en a pris plein nos sens ;)

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  3. donner sens au souvenir,
    en récoltant les sensations
    raviver les sens
    revivre l'essence
    en cœur, tête et corps

    ^^

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