mardi 3 mai 2016
Le fruit des dents
il neige du sol
du fruit de ses dents
la terre lionne est prête
à bouffer le jour
jeudi 28 avril 2016
Moineaux
l'homme moineau
son poids léger
stigmate la boule
sa graisse pendue
ni dieu ni mettre
pour y changer
mercredi 27 avril 2016
Ce serait
Ce serait dire que c'est dur
alors que ça ne l'est pas ce serait dire que le temps est dur alors
que ça ne l'est pas ce serait dire que le temps dure alors qu'il
n'est pas ce serait déjà dire ce serait dire que c'est un autre qui
ce serait dire que c'est quelqu'un d'autre qui fait ce serait dire
que l'auteur qui fait n'est pas soi n'est pas autre que soi mais un
autre quand même dire que c'est un autre quand même un autre dure
même pas reconnaître ce serait dire qu'on ne sait pas pas
schizophrène non plus faut pas déconner enrayer non un autre soi
dans l'autre qui endure de et de faire pour dire que ce serait fait
que c'est fait de dire mais on ne dit pas ça dure et on ne dit pas
ça dure c'est fait et on ne dit pas parce que ce serait dire que ça
continue ce serait dire que mais quoi
lundi 25 avril 2016
Les sabots
chaque pas dans le sabot des vagues les images inscrites dans le
tissu du sable se dispersent il reste les grains argentiques de
l'image pour agrandir la marée après c'est encore la marée le
tissu de la peau tire le silice les grains serrés se mêlent
démêlent de l'eau du sodium se dispersent les tracés d'images les
reflets atomiques après c'est encore chaque pas dans le sabot est
une promesse au rabot du réussir d'échouer
mercredi 20 avril 2016
Nourrir les yeux
laisse ne pas te dire
laisse dire bien m'entendre
l'arrière du regard
m'en dire des souvenirs
ce qu'il faut d'ajuster
le disparate des gravités
sans en du jour dans le dos
ce qu'il faut d'intervalles
à ne semble rien
aux ensembles des riens
poser recomposer sur le palier
à polariser le peu
sans air de car là tant
dans le dédale
l'inverse du reflet les envers
laisse ne pas te dire
le ventre dans la tête
ce que ça mange
dimanche 17 avril 2016
L'étang
il y a comme un étang
nous ne faisons plus de lectures nous
lisons
il y a des reflets d'ancres dans l'herbe des
jardins
le vent souffle ce héron blanc
qui se pose ne se pose pas
se pose sur le bas-côté d'un rai
tout se confond sans section
hors du mésusage et du langage
sans la violence latente de tout ce qui
confus
il y a comme un étant
d'ailes vertes d'autres silences
nous nous rapprochons de l'éloignement
à genoux des genoux du silence
sans jamais se cogner
il y a comme un étang
l'étendue d'un étang
jeudi 14 avril 2016
Déterminer les instants
c'est passé
l'excentricité c'est assimilé à nos actifs nous sommes dorénavant
entrés dans l'instant à durée indéterminée qui s'étalonne à la
peau distendue nous rétrocédons nos espaces nous n'avons plus l'âge
des déguisements nos travestissements sont mus des travers
permanents nous pouvons mordre dans nos renoncements sans en sentir
gicler d'amertume sur les parois sans en sentir d'abandon sous le
palais sans avoir besoin d'en prononcer les noms nous avons perdu de
vue retrouvé d'autres toute une partie du monde ne nous regarde plus
nous ne la regardons pas plus nous avons fait notre compagnie dans
notre ménagerie nous avons vendu nos dernières figurines n'exposons
plus mais explosons nos figures dans d'autres nôtres yeux nous avons
échangé les nuances nocturnes de nos cernes par d'autres gris de la
nuit nos pleurs jeunes par d'autres juvéniles y puisons la matière
de l'embonpoint cultivons une maigreur qui prend corps entreprenons
la substance qui nous subsiste dans l'instant à durée indéterminée
en cours
lundi 4 avril 2016
Tout flotte
j'habite
sous ton toi qu'importe s'il ne veut pas de moi je viens y joindre la
dislocation d'un nôtre j'y viens disjoindre
tu
détournes ton regard comme la mer se retire je vois tes yeux font
marée basse et le sable s'assoie sur les bancs nous espace
j'entends
ton murmure d'une autre plage où la laisse s'agrandit la corde tire
c'est comme un tirant entraîne ce qui des alluvions
tu
ne diras ni où tu étais ni où nous en étions comme pour noyer le
silence des poissons dans les brisures d'écumes
je
grave avec les yeux la surface de l'eau les heures qui coulent et
celles qui remontent à la surface en agitant les bras
le
sel siège sous les lames se resserrent je peux juste dire là le
soleil dans la mer la mer dans le ciel se resserrent tout flotte fors
le bois
samedi 2 avril 2016
Le chiffonnier
il se coud des peaux d'occasion d'occasions manquées d'occasions de
se taire de silence des autres de soi des peaux à la ramasse il
essaie de mettre de côté ça ne veut pas dire que ça n'existe pas
la foule les foies ça n'a seulement pas de corps ça ne veut pas
dire que ça ne colle pas la peau que ça ne pique pas n'aiguille pas
les pas la peau que ça n'existe pas
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